Un jour, alors que j’étais en proie à un grand souci, quelque chose remua dans mon âme et me dit : « Que veux-tu ? »
Je lui répondis : « Je veux une mort dans laquelle il n’y a pas de vie et une vie dans laquelle il n’y a pas de mort. » Il me fut dit : « Quelle est la mort dans laquelle il n’y a pas de vie, et quelle est la vie dans laquelle il n’y a pas de mort ? » Je répondis : « La mort dans laquelle il n’y a pas de vie est ma mort par rapport aux créatures de mon espèce, de façon à ce que je ne les voie ni dans la nuisance ni dans l’utilité. Alors que ma mort par rapport à mon âme, à mes passions, à ma volonté et à mes aspirations en ce bas monde et dans l’autre, est que je ne ressente rien pour ces choses-là ni ne prenne conscience de leur existence.
Quant à la vie dans laquelle il n’y a pas de mort, c’est ma vie sous l’action de l’acte de mon Seigneur sans qu’il n’y ait de place à mon existence. La mort, par rapport à cela signifie mon existence avec Lui. »
Cette volonté de ma part fut la plus précieuse volonté que j’ai eue depuis que j’ai atteint l’âge de raison.